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Fin de cet événement Février 2015 - Date du 3 novembre 2014 au 7 février 2015

Cédric Delsaux

Alain Amiel a été découvrir le travail du photographe Cédric Delsaux proposé par le Centre d’art Campredon : une plongée réelle dans l’univers fictionnel de l’artiste ! Il vous reste quelques jours pour découvrir cette très belle exposition, ne tardez pas !

Cedric Delsaux au centre Campredon Jusqu’au 7 février

Le réel n’est jamais pur, il est souvent complété de fictions qui viennent combler les manques, les trous, d’une réalité qu’on ne peut pas dire toute.

Nos modèles scientifiques ou psychologiques sont bâtis pour penser (panser) la réalité. Mais toute fiction (de fictio, Imaginer, inventer) doit donner une impression de réel. Elle doit avoir, au moins pour un temps, une vraisemblance qui la rend plausible. Ainsi le photographe qui choisit des pans de la réalité pour les enfermer dans un cadre, se confronte à un réel choisi, déterminé par lui, et donc influencé par sa mémoire, son inconscient.

Cédric Delsaux mène une réflexion originale sur la façon dont la fiction s’immisce dans le réel en mettant en place des dispositifs destinés à créer des légers décalages.

Ainsi, celui qui l’a fait reconnaître du grand public a consisté à insérer des robots du film Star Wars dans ses photographies de grands espaces délaissés qu’il affectionne particulièrement (zones industrielles désertiques, aires de stationnement, friches). Une distorsion destinée à nous faire prendre conscience du glissement du sens et des temporalités multiples de toute image.

The Buick – 2009 , © Cédric Delsaux

Dans la deuxième série "Zone de repli", il s’empare du fait divers tragique qui a eu lieu dans le pays de Gex (Jura) où un homme se prétendant chercheur ou médecin quittait son domicile tous les matins pour se rendre à un travail imaginaire et revenait le soir après avoir erré alentours toute la journée.

Pour se libérer de son mensonge, il n’a trouvé d’autre solution que de tuer toute sa famille...

Cédric Delsaux a voulu retrouver les traces de cette errance dans les paysages que l’homme a traversés, côtoyés quotidiennement. Ses brumeuses photographies prises à toutes les saisons constituent une tentative de retrouver le sens d’une "existence perdue dans un univers de mensonges". Une identification imaginaire où le réel des paysages est chargé du sentiment de déshérence et de perte de repères.

Zone(s) de repli © Cédric Delsaux

Pour la troisième série de photos, avec l’introduction d’un élément trivial : un petit socle rond et blanc, il créé un dispositif très simple pour faire entrer de la fiction dans le réel.

Demandant aux habitants d’une petite station balnéaire de monter sur le socle, il les met dans une situation inhabituelle, insolite.
Les diverses personnes sollicitées (adultes ou enfants), tout en ne changeant rien à leur allure, sont mises en situation d’être différents, d’incarner un personnage, le leur, dans le paysage où ils évoluent habituellement. Ils se mettent eux-mêmes en scène sur ce podium (devenu socle d’une statue), et chacun d’entre eux choisit la pose qui l’immortalisera.

Echelle 1, Fort-Mahon © Cédric Delsaux

Autre décalage (4ème série), l’auteur demande à 17 comédiens, costumés en personnages du XVIIIe siècle de déambuler dans le jardin d’un château.

Aucune autre consigne n’est donnée que de vivre dans ce lieu et dans ces vêtements.

1784 © Cédric Delsaux

Plus sombres sont les photos de personnages exclus, mis dans des lieux abandonnés comme cette version très noire de la "Naissance du Monde" de Courbet. Plutôt une fin du monde...
Les fictions élaborées de Delsaux mêlant dispositifs fictionnels singuliers et réalité problématique questionnent nos représentations du monde et la place que nous attribuons à la photogénie.

1784 © Cédric Delsaux

Valérie Germain - Visages en Sorgue

Dans les étages supérieurs du très bel Hôtel Campredon, à voir aussi les portraits des Islois éclairés comme des acteurs de cinéma. En mettant ainsi en scène un grand nombre de citoyens, la photographe parvient à capter une partie de l’âme de la ville.

© Valérie GERMAIN, Visages en Sorgue, 2014-2015

Photo de Une : (détail) Dark Lens © Cédric Delsaux

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