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Fin de cet événement Mai 2015 - Date du 19 mars 2015 au 29 mai 2015

Carlos Cruz-Diez

Alain Amiel a visité pour vous l’exposition de l’artiste Carlos Cruz-Diez " Transfiguration de la couleur" à la Galerie Marlborough.

Si les anciens connaissaient empiriquement les relations qu’entretiennent les couleurs entre elles, c’est Michel-Eugène Chevreul en 1830 qui découvre la loi scientifique du contraste simultané des couleurs.

Directeur de la Manufacture des Gobelins, c’est en cherchant à résoudre le problème des teinturiers qui se plaignaient que certaines teintures ne rendaient pas les couleurs attendues qu’il découvre qu’au delà du problème chimique de la qualité des pigments, c’est celui de la vision même des couleurs qui est en cause.

Il étudie le problème et réalise qu’une couleur peut donner à sa couleur voisine une nuance inattendue (les complémentaires s’éclairent mutuellement et les couleurs non complémentaires paraissent "salies"). Ces recherches débouchent alors sur un système de classification rationnelle fondé sur un cercle chromatique, ce qui va beaucoup intéresser les artistes impressionnistes et particulièrement van Gogh.

Color Aditivo Panam 7, Panama 2011, chromographie sur aluminium, 8 ex. 60 x 80 cm © Carlos Cruz-­‐Diez / Adagp, Paris, 2015

Contrairement à l’Art cinétique de Marcel Duchamp ou d’Alexander Calder, (1910) où c’est le mouvement qui déclenche les vibrations lumineuses, dans l’art optique, c’est l’œil qui donne l’impression de mouvement, de vibration ou de mouvements alternés.

Physichromie n°1836, Paris 2013, Chromographie sur aluminium, 70 x 70 cm © Carlos Cruz-­‐Diez / Adagp, Paris, 2015

Carlos Cruz-Diez va délaisser le Cinétisme des années 50-60 pour s’intéresser de plus près à la vibration de la couleur elle-même, à la physiologie de l’œil et de notre appareil optique.

Cherchant à déclencher des réactions visuelles inhabituelles, étonnantes voire troublantes, il crée des espaces ambigus où des couleurs apparaissent alors qu’elles n’y sont pas ou qui changent au gré des déplacements des spectateurs.

"Dès le début de la structuration de mon discours, je compris qu’une œuvre d’art, pour qu’elle soit contemporaine, devait avant toute considération esthétique, provoquer un événement impliquant le spectateur. Il fallait établir une dialectique entre l’œuvre et celui qui la regarde." (Carlos Cruz.Diez)

Physichromie n°1865, Paris 2013 Chromographie sur aluminium, 100 x 150 cm © Carlos Cruz-­‐Diez / Adagp, Paris, 2015

L’exposition présente des œuvres récentes représentatives des différentes investigations de l’artiste dont les recherches fondées sur trois situations chromatiques : soustractive, additive et réfléchie.

Pour évoquer "l’instabilité du stable", Cruz-Diez utilise un vocabulaire restreint de couleurs et de formes (barres, carres, ronds) qu’il a progressivement mis au point : barres colorées en aplats séparées par des lames de métal noir ou colorées, par une tige métallique unique ou par une grille de tiges verticales.
D’autres barres de couleurs peintes sur verre sont séparées de barres noires en aplats ou superposées sur deux ou trois niveaux séparées de fils noirs.

À voir aussi la grande sculpture en planches de plexi colorées pivotantes et une œuvre vidéo cinétique (projection d’un cercle).

Par ses travaux Carlos Cruz-Diez a développé une nouvelle approche cognitive du phénomène de la couleur dans le domaine de l’art.

Photo de Une : Induction chromatique Treigny A série 9, Paris 2008 céramique, 20 ex., 14 x 93 x 2,5 cm © Carlos Cruz-­ ?Diez / Adagp, Paris, 2015

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