Cette exposition se propose d’évoquer l’évolution de ces voies de communication est-ouest, depuis l’époque romaine, jusqu’à la période contemporaine, par le biais de nombreuses collections, rassemblées pour l’occasion, ainsi que des documents d’archives mais également des créations contemporaines.
La région de Nice est depuis toujours un lieu de passage littoral pour relier la péninsule italienne au sud de la France et, au-delà, à la péninsule ibérique.
Ce trajet s’incarne d’ailleurs au sein de la mythique voie héracléenne. Le tracé de cette route mythologique correspond en réalité à un ensemble de chemins protohistoriques, repris par les romains pour créer la via Domitia, la via Aurelia et la via Iulia Augusta.
La via Iulia Augusta
La via Iulia Augusta a été tracée et bornée dans les années 13-12 av. J.-C. Elle porte le nom de son instigateur, l’Empereur Auguste. Cette appellation désignait la partie de la via Aurelia située entre le fleuve Var et la ville de Plaisance, en Ligurie. La via Iulia Augusta, comme toutes les voies à statut publique, était bordée, tous les mille pas (1,485 km environ) de monolithes de calcaire portant une numérotation indiquant la distance depuis Rome. A la fin du XIXe siècle, dix-sept bornes milliaires ont été décrites entre Menton et Cimiez. Elles sont aujourd’hui conservées, pour la plupart, dans les musées de Monaco, La Turbie et Cimiez.
Du Moyen-âge à l’époque moderne
L’apport du Moyen-âge est assez réduit dans le domaine des voies de circulation est-ouest et les chemins reprennent souvent le tracé des voies romaines. À Nice, un pont médiéval de pierre est construit sur le Paillon, à partir des années 1250. Il s’agit du Pont-vieux. À partir du XIXe siècle, différents ponts permettent le franchissement
du Paillon. Durant les XIXe et XXe siècle, un recouvrement sera peu à peu mis en place et le Paillon a aujourd’hui totalement disparu dans
le coeur de la ville.
Le seul itinéraire existant entre Nice et Menton était, jusqu’à la fin du XVIIIe siècle, un sentier qui reprenait le parcours de l’antique via Iulia Augusta. Bonaparte fait construire, en 1806, une nouvelle route, l’actuelle Grande Corniche. Après le rattachement de 1860, une voie littorale est construite. C’est l’actuelle Basse Corniche qui atteint Villefranche-sur-Mer en 1862, Beaulieu en 1866 et la Principauté de Monaco en 1883. Le développement de la circulation automobile stimule l’aménagement de la Moyenne Corniche, à partir de 1908. Dans Nice, les trois corniches poursuivent leur route est-ouest par le biais de différents axes, comme la rue de France et l’avenue de la Californie qui étaient, avant l’aménagement de la Promenade des Anglais, les seuls moyens de rejoindre le Var.
L’arrivée du train
« Je veux que Nice n’ait jamais à se repentir de l’annexion ». Cette phrase de Napoléon III, en visite à Nice en septembre 1860, annonce les efforts consentis par la France en direction du nouveau territoire. Parmi eux, la liaison ferroviaire permettra le désenclavement de Nice vers l’Europe du Nord. La « station de Nice » est mise en service le 18 octobre 1864, par la Compagnie des chemins de fer de Paris à Lyon et à la Méditerranée (PLM), lorsqu’elle ouvre à l’exploitation
la section entre Cagnes et Nice, terminus de la ligne depuis Toulon. L’arrivée du train jouera un rôle capital dans le développement du tourisme et facilitera grandement l’accès de nombreux voyageurs et hivernants vers la Côte d’Azur Les voies est-ouest et la modernité
Durant le XXe siècle, la circulation automobile se développe largement. La Nationale 7 qui relie Paris à Menton, devient alors la mythique « Route bleue » et symbolise ainsi les vacances et les congés payés pour les Français.
Toutefois, victime de son succès, la RN7 est très souvent embouteillée. Afin de supprimer ces difficultés, l’autoroute A8, dite « La Provençale », est peu à peu construite, à partir de 1957. Dans Nice, le développement de la circulation automobile amène la nécessité de soulager la Promenade, l’avenue de la Californie et la rue de France en créant un axe majeur de circulation est-ouest. C’est ainsi que la voie Pierre Mathis est construite à partir de 1962. Les travaux sont considérables
et cette nouvelle voie, suspendue au-dessus de la Nice, marque profondément et durablement la physionomie de la ville. Si le XXe siècle fut celui de l’automobile, le XXIe inaugure une ère de développement durable et de gestion « éco-responsable » de la ville. C’est dans ce contexte que la nouvelle ligne ouest-est du tramway a pour objectif d’améliorer l’offre de transport dans le bassin de la Métropole
Nice Côte d’Azur.