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Stéphane Cipre le sculpteur de mots (1/3)

André Giordan et André Biancheri poursuivent leurs écrits sur la création artistique actuelle à Nice et dans sa région, au travers de portraits d’artistes et d’études approfondies de leur art. Ce mois-ci focus sur l’artiste Stéphane CIPRE. Début de la chronique cette semaine avec le parcours de l’artiste.

Stéphane Cipre est né en 1968 dans une famille de commerçants niçois, alors « exilée » à Paris. Quatre ans plus tard, elle redescend s’installer définitivement sur la Côte d’Azur. Et c’est tout naturellement dans cette région que le futur plasticien grandit.

Son parcours scolaire fut très difficile, le jeune Stéphane fut rapidement qualifié de « cancre », car atypique comme beaucoup de surdoués non repérés par l’école. Heureusement, un CAP de modéliste-styliste lui redonne une certaine confiance en lui et dans les études artistiques. Il les complètera par un passage classique aux « Beaux Arts » grâce à la célèbre école dit de la « Villa Thiole » de Nice ; dès lors, il se prit de passion pour l’Histoire de l’Art.

Sa carrière professionnelle débute « officiellement » en 1997.

Son atelier est actuellement situé à Saint André de la Roche, dans une ancienne carrière, dans la proche et belle banlieue Est de Nice, sous le village de Falicon, face à la colline de l’Abadie.

Stéphane Cipre et un de ses Dogs, 2014 - dr

Son parcours

Avec une formation de modéliste styliste, il commencera à travailler pour des « maisons » comme Chacock ou Yves Saint Laurent ! Parallèlement, il se met à façonner de petits objets avec du carton, puis des chandeliers qu’il vend sur les marchés.

« C’est quand j’ai eu mon CAP et que j’ai commencé à travailler de mes mains que je suis entré dans mon univers : la matière  ».
Stéphane Cipre, interview Art Côte d’Azur, 2008

Ces modestes productions l’engagent à rencontrer d’autres artistes, et comme curieux, le conduisent à s’interroger sur le processus créatif. Dès ses premiers travaux, Stéphane Cipre se lance dans la sculpture par… l’écriture. Une empreinte et une sorte de revanche pour celui qui dut quitter l’école à la fin du Collège pour cause entre autre d’orthographe !

«  L’orthographe c’était mon talon d’Achille je m’en suis servi pour me rééquilibrer. Et ça a plutôt fonctionné, aujourd’hui l’Académie de Poitiers a présenté mon travail à un sujet Bac Arts appliqués !  ».
Stéphane Cipre, interview Art Côte d’Azur, 2008

Jouant avec le langage, il isole tour à tour chaque mot, pour le mettre en scène en le mêlant intimement à la matière. Il représente ainsi les animaux : « Dog », « Fish », « Autruche » ou transforme le mobilier « chaise », « relax ».

Stéphane Cipre, Chaise, 2005 - dr

Progressivement sa production se diversifie, il ajoutera aux mots des photos.

Ses sculptures deviendront des trompe-l’œil où l’on découvre au travers de la découpe des lettres, les visages de Mao, Gandhi, du Che ou encore celui d’Elvis !..

Stéphane Cipre, Mao, 2008 - dr

A travers le projet « Cipre & Co » (2008), Stéphane Cipre franchit une nouvelle étape.

Il explore les limites de l’industrialisation, de la surconsommation et de la mondialisation. Le Mot « ART » ou l’estampille « MADE IN CHINA » sont sanglés et transportés sur des palettes, comme du vulgaire fret !

Stéphane Cipre, Made in China, 2006 - dr
Stéphane Cipre, Le monde merveilleux de la consommation, 2014 - Exposition "Haut de Gamme" Aluminium laqué, hauteur 3,80 m

Des containers côtoient des rayonnages où sont stockés des objets-lettres plus métaphysiques : « GOD », « SEX », « DEATH »….

Stéphane Cipre, Look for God, 2008 - Installation -dr

Ses diverses productions, toujours très élégantes dans leur finition, rencontrent un public, elles « s’exportent » en Europe, aux Etats-Unis.

Désormais, elles sont présentées par nombre de Galeries et foires (voir Chronique 3). Elles font de lui un artiste « émergent » dans un renouveau de l’Ecole de Nice.
Plusieurs commandes publiques sont en cours de réalisation (Nice, Cannes) ; elles rejoindront les œuvres monumentales installées en France, en Espagne, en Grèce et en Nouvelle-Zélande.

A suivre !

Retrouvez toutes les chroniques d’André Giordan et Alain Biancheri en cliquant ici !

1/ En tant que niçois, le plasticien étiquette en plus petit sur l’œuvre « Fabrication Nissarda » !!!

2/ Œuvre avec laquelle Stéphane Cipre a remporté le prix Matisse de la Biennale 2007 de l’UMAM

Artiste(s)

Stéphane Cipre : Collection Haute Soudure

Stéphane Cipre est un créateur atypique qui dompte depuis une dizaine d’années la matière brute, pour en faire une matière à rêver et à penser. Un travail qui l’a conduit après l’exploration du langage et des mots à aborder aujourd’hui le thème de la production de masse. « Adolescent je (…)

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