Mallet-Stevens réalise leurs désirs d’une maison particulièrement lumineuse grâce aux grandes baies vitrées ouvertes sur le jardin et la mer.
De style cubique, la Villa Noailles met en application les préceptes fondateurs du mouvement rationaliste : fonctionnalité, hygiène, pureté et simplicité des éléments décoratifs.
Dans les quelques 1800 m2 ? où toutes les chambres ont leur propre de salles de bain, une piscine, un squash, un salon de coiffure et un gymnase célèbrent le nouvel art de vivre où le corps et la nature sont privilégiés.
Les Noailles fréquentent et soutiennent les écrivains comme Cocteau, René Char, Huxley, Gide, Mandiargues, Mauriac, les surréalistes comme Breton, Éluard, Crevel ainsi que des acteurs du renouveau intellectuel tels Leiris, Desnos, Limbour, Bataille.
Premiers mécènes du cinéma, ils financent le film "Le Château de Dé", de Man Ray, tourné dans la villa et vont faire connaître à leurs amis "Le Chien Andalou" de Bunuel en le projetant dans la première salle de cinéma sonore de leur maison parisienne.
Charles est aussi très intéressé par l’ethnographie moderne. Il aidera Georges Henri Rivière à créer la première muséographie scientifique, loin du pillage d’objets qui était la norme. Chaque découverte sera présentée, analysée, documentée, contextualisée. Il participera aussi au financement de la mission ethnologique Dakar Djibouti dont les recherches aboutiront à la création du Musée de l’Homme.
La Villa, aujourd’hui complètement réhabilitée, est actuellement un centre d’art très actif sous la direction de Jean-Pierre Blanc qui organise des expositions très courues de photographie, de mode et de design.