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Dominique Angel (1/3)

André Giordan et André Biancheri poursuivent leurs écrits sur la création artistique actuelle à Nice et dans sa région, au travers de portraits d’artistes et d’études approfondies de leur art. Ce mois-ci focus sur l’artiste Dominique Angel. Début de la chronique cette semaine avec le parcours de l’artiste.

Dominique Angel, le professionnel du « Volume »

Dominique Angel est né en 1942 dans les Alpes de Haute-Provence au sein de la ville de Briançon. Après des études secondaires où l’art était déjà très présent, sa formation artistique continue à l’Ecole Nationale des Arts Décoratifs de Nice. Elle fut complétée par un passage aux Beaux-Arts de Paris.

Dominique Angel, lors d’une conférence-performance à Chinon, 2011

Aujourd’hui, il vit et travaille à Marseille, mais il retrouve souvent Nice pour des interventions.
Il fut notamment enseignant de « Volume » à la Villa Arson dont il fit une « tendre critique » en la quittant !

Dominique Angel, Le Sèche-bouteilles.
De la fin des avant-gardes à la misère des écoles d’art, Actes Sud, 2010

« J’ai écrit ce livre en quittant la Villa Arson où j’enseignais pour qu’un témoignage demeure de ce qui fut une partie de ma vie. Je ne garantis pas que mon récit relate l’exacte vérité. Je ne prétends pas donner un reflet objectif impossible à dégager d’une histoire à laquelle j’ai participé et qui se prolonge dans mon activité d’artiste.
Il s’agit de faire entendre ce que j’ai pu dire ou écrire au cours de cette période. Je me suis attaché à rendre compte de l’ambiance générale telle que je l’ai ressentie durant ces années qui se sont écoulées avec une rapidité surprenante et au cours desquelles je n’ai pas eu le temps de m’ennuyer.
Cette expérience a été partagée, à des degrés divers, avec des artistes de ma génération et d’autres plus jeunes. Peu d’entre nous se destinaient à l’enseignement, mais travailler dans une école d’art nous a permis, en défendant certaines de nos idées, d’être artistes à plein temps.
J’ai choisi de mettre en relief les contradictions d’une activité artistique écartelée entre une esthétique de la contestation et l’opportunisme latent propre au milieu de l’art plutôt que de m’appuyer sur une chronologie des événements.
Il s’agit d’un récit autobiographique venant compléter les différents romans, publiés en marge de mon travail d’artiste, qui considèrent le milieu artistique comme une représentation du monde.
 »
Dominique Angel, à propos de son livre Le Sèche-bouteilles, 2010

Son parcours

Dominique Angel fut attiré en premier par la sculpture.
Point de départ et permanence de son œuvre, il est devenu en sus dessinateur, performeur, photographe, vidéaste et… surtout écrivain. Il expérimente, découvre et argumente sur l’art dans une profusion de textes, de « conférences » et de livres sur l’art.

« Tout a commencé par la sculpture. C’est le principal moyen d’expression que j’utilise. Il détermine l’ensemble de mes recherches. (...).
Alors j’écris et je publie en effet des romans et d’autres choses encore, sans pour autant me revendiquer comme écrivain ; je suis simplement un artiste qui écrit, un artiste qui utilise la photographie, qui fait des vidéos, mais avec au départ la sculpture comme conception de l’espace. Je suis donc sculpteur avant tout, même si cela semble être une contradiction.
 »
Extraits d’un dialogue avec Frédéric Bouglé, art présence, n°33, janvier 2000.

Chaque œuvre est très autonome en tant que telle, mais le plasticien privilégie l’assemblage ; il se plait à la mettre en scène dans une installation. Dans la même dynamique, il y associe une performance qui mêle discours, provocation, photo et vidéo.

Dominique Angel à Colmar devant une de ses œuvres Dominique Angel, 2011
Dominique Angel, Installation, Colmar, 2011

Interview de Dominique Angel lors de la préparation de l’installation au Musée d’art contemporain de Baie-Saint-Paul, 2013

Dominique Angel, Paysage, Installation, Espace Malraux de Colmar, 2011

Dominique Angel revendique la dimension spectaculaire de l’œuvre d’art, tout en soulignant « son caractère parfois grotesque ou humoristique ».

Désormais, chaque nouvelle installation est systématiquement intitulée « pièce supplémentaire », soulignant ainsi que le tout peut être plus que la somme des parties ! Son projet artistique se veut désormais une « œuvre unique »

Dominique Angel, Pièce supplémentaire, Dessin, Installation de Caen, 2003

Avec ses sculptures monumentales, son oeuvre investit chaque fois tout l’espace d’exposition que viennent documenter tout un corpus de "notes", sous la forme de dessins, de vidéos ou de photographies.

Dominique Angel, Pièce supplémentaire, 2011-2013 © D. Angel – Collection CIRVA

Retrouvez toutes les chroniques artistiques d’André Giordan et Alain Biancheri en cliquant ici

A suivre !

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