Le film retrace le destin méconnu de Niki de Saint Phalle au tournant des années 50.
Abusée par son père dans son enfance, elle tente alors d’évacuer le traumatisme, qui la ronge, par des coups d’éclats et des cris accentuant son élan créatif. Elle utilisait l’acte de créer comme une sorte d’exutoire
Il arrivait à l’artiste de prendre un fusil et de tirer pour façonner son œuvre, mais certainement aussi pour exorciser ses tourments et en trouvant dans sa création artistique un moyens de se libérer de pensées horribles qui la harcelaient.
Malheureusement, dans le film, on ne voit pas d’œuvres pour des questions de droits de représentation. Mais l’artiste elle-même, sombre et lumineuse tout à la fois, est un être complexe, passionnant à explorer.
Elle a toujours fait preuve d’une grande audace avec ses « Nanas » gigantesques et son Jardin des Tarots (en Italie) fait de sculptures fantasques géantes très colorées, inspirées des arcanes du jeu de tarot. Sculptures si immenses qu’on peut pénétrer dans certaines d’entre elles. L’artiste a toujours vu grand.
Dans le film, on la voit avec son compagnon Jean Tinguely qu’interprète Damien Bonnard. Egalement artiste plasticien de renom, mais dont les œuvres ne sont pas davantage montrées dans le film.
Niki est le premier long métrage comme réalisatrice de la comédienne Céline Salette qui est donc passée derrière la caméra.
Malgré ses qualités et l’intérêt que ce film représente, le style en est peut-être trop sage pour être à la hauteur de l’œuvre de cette artiste anticonformiste qu’était Niki de Saint Phalle.
Caroline Boudet-Lefort