?Depuis 1998, il se consacre entièrement à la peinture et la sculpture.? Pour sa première exposition à la galerie Depardieu, il propose un remarquable ensemble de sculptures mobiles originales, dans la filiation directe des grands maîtres de la sculpture du XX° siècle.
Son matériau de prédilection, le bambou, souvent récupéré au gré de voyages ou de rencontres, est façonné, retaillé, ouvert en corolles comme des fleurs.? Les tensions différentes entre la face interne et externe font danser les pétales, blanches d’un côté, dorées de l’autre. Déconstruit, le bambou se plie pour se laisser aller à la pesanteur.? Mobilité et légèreté caractérisent les formes simples de ses mobiles aériens. Des courbes naturelles harmonieuses se saisissent de l’espace : formes aériennes, légères, libérées : "manifestation de la simplicité et de la pureté incarnées" (Hommage à Miro) ?. Il se joue des courbes, les contraignant avec des fils d’acier, leur imposant ses formes, toutes de sinuosités.
La sculpture, discipline au combien exigeante, est ici maitrisée. Perfectionniste, Uffe Weiland recherche inlassablement, à travers ses nombreux croquis, l’équilibre absolu. Le dessin se matérialise dans l’air, suspendu par des tiges d’acier si fines qu’elles disparaissent à nos yeux. L’objet sculptural semble flotter et s’étaler dans l’espace de la pièce, dessinant des formes d’oiseaux, d’anges ou des abstractions qui semblent chercher le ciel.? Un monde doux, arrondi, aux courbes sensuelles, aux couleurs chaudes se propose. Chaque œuvre ressemble à une équation suspendue comme une question.
Ses sculptures condensent l’acier de son enfance et le bambou, matériau exotique qui métonymise son goût du voyage. Il compose, impose son rythme, précise le mouvement que son esprit projette, opposant des matières et des forces, chacune mettant l’autre sous tension, créant des interactions, ouvrant à des possibilités infinies de façonnage.? Pour Uffe Weiland, la matière qu’il travaille est vivante. Il s’engage avec elle comme il le ferait avec vous ou moi...
On pense à Calder bien sur, a Miro, mais certains assemblages évoquent aussi des contemporains comme Tony Cragg, Parmiggiani et, par le matérau naturel utilisé, Andy Goldworthy aussi bien que de grands maitres japonais comme Nogushi.
Alain Amiel