Plus grande est la question, plus elle s’impose. Il semble que la monumentalité dont Sosno rêvait nous oblige encore plus à réfléchir, à répondre. L’oblitération peut s’étendre alors aussi loin que le regardeur voudra.
"Ne crois pas en la banalité des choses,
Elles ont toutes un mystère "
Sosno
Sacha aurait été très heureux de l’inauguration accompagnée par une formation de jazz de son immense saxo jaune (cinq mètres de haut), au cœur de Juan Les Pins, une des capitales mondiales du jazz (depuis près de soixante ans) où ont joué toutes les légendes, de Louis Armstrong à Keith Jarrett.
Ce monumental saxo affirme l’histoire de ce lieu et de cette musique qui imprègne toujours l’air de la Pinède.
Il nous dit aussi qu’on peut (qu’on doit) aimer le Jazz en même temps que l’Art Contemporain... Sosno les a mariés à jamais.
Autour du saxo, sur la Pinède, d’autres oblitérations colorées : Vénus, discoboles, colonnes...
Sur la grande esplanade entre fortifications et port, de nombreuses sculptures découpent l’espace.
Le paysage s’engouffrant dans le vide de l’oblitération crée une harmonie nouvelle, un compromis visuel, d’autant que la forme stylisée, plutôt classique des œuvres, se marie parfaitement avec les murailles, le port et la mer.
Ces formes de couleur vive semblent d’ailleurs être accueillies par les promeneurs qui rôdent autour d’elles, les prennent en photo et s’installent sur les étonnants sièges à silhouettes humaines d’où ils peuvent admirer le port et l’entrée de la Ville.
Sur le quai, la silhouette découpée d’une « Tête au Carré » encadrant le Fort Carré, est remarquable de douceur et d’harmonie. Un peu plus loin, un Poseidon puissant, son trident impressionnant à la main, veille sur le port.
"L’oblitération interroge le silence de l’image "
Emmanuel Levinas.
Aux Arcades, juste derrière la muraille, les salles présentent plusieurs sculptures ainsi que nombreuses œuvres sur toile et de photos.
Celles de Dan Deschâteaux ont été prises lors de l’installation de la grande Vénus de l’Elysée Palace.
À découvrir tout l’été à Antibes et Juan les Pins.
Commissaire de l’exposition : Bernard Bonnaz
Alain Amiel