Un ouvrage somptueux (de plus de 320 pages) vient d’être réalisé pour fêter les trente ans de l’Aboretum et les quinze années de création de près de quatre vingts artistes.
Guidés par le regard expert et la mise en page élaborée et raffinée de Jean-Claude Fraicher, on se promène dans ce livre comme dans la nature.
L’imposant ouvrage s’ouvre sur quelques belles photographies du site : montagnes rousses et sombres contrastant avec les tons infinis de verts sur ciels bleus lumineux.
Au fil des pages, on découvre de magnifiques paysage de profondes vallées aux cimes enneigées où quelques petites routes semblent pénétrer par effraction.
La photographie de « Poma », de Louis Dollé contemplant de très haut les minces filets d’eaux de sources dévalant des montagnes donne le ton de l’ouvrage.
La poésie qui s’en dégage évoque l’émerveillement de l’homme face à cet univers rude et tourmenté, en même temps que sa fragilité.
Le long des sentiers, le promeneur découvre des créations (sculptures ou installations) s’intégrant parfaitement au paysage, ou au contraire, inattendues, insolites, provoquant un étonnement qui oblige à regarder autrement son environnement.
Les portes matérialisées par un cadre en bois (posé de guingois) des zones boisées et xérophiles (milieux pauvres en terre et en eau) s’ouvrent sur de nombreuses œuvres à découvrir au fil de la promenade.
Quelques belles propositions comme cette sculpture étonnante de Maurice Maubert : le haut d’un crâne et les yeux énigmatiques et sages d’un géant qui aurait été enseveli au milieu des arbres, l’installation de Di Ponzo qui a regroupé des matériaux naturels (branchages et pierres) trouvés alentours pour les organiser en sillons, en enroulements, en cercles autour de cœurs vides, les corps tendus vers on ne sait quelle spiritualité de La Varenne, (les pierres sonores) l’envolée de pélites de Margaret Michel (mues par le vent), les briques pointées vers le ciel de Gilbert Casula, l’émouvante Madone au genévrier de Véronique Champollion, les calligraphies en tension de Bernard Abril, l’enchevêtrement d’arbres et de planches de Denis Gibelin, confrontant nature et culture à travers différents états du bois, les très sensibles gravures sur rochers de Elsa Magrey, inventant des nervures végétales à la pierre, la colonne de Sosno découpant le paysage, déterminant un dedans et un dehors, les vasques de béton de Paul Stapleton et de très nombreuses autres œuvres à découvrir.
Les artistes ont été sélectionnés par no made, la dynamique association d’artistes animée par Denis Gibelin qui a su intéresser et mobiliser de très nombreux artistes (et écrivains ) comme Ernest Pignon-Ernest, Andy Godsworthy, Arman, Jean-Michel Folon, César, Ben (« je pense donc je pousse »), Jean Marais, Louis Nucera, etc.
L’Arboretum, appelé aussi « Jardin de montagne de la Principauté » bénéficie du soutien actif du Prince Albert II de Monaco.
L’ouvrage est proposé à la vente au prix de 49€.
Voir le site de l’Arboretum : http://www.arboretum-roure.org