En parallèle de l’exposition Je préfère être seule qu’avec personne, l’Espace A VENDRE proposera un accrochage des sérigraphies de Thierry Lagalla.
L’artiste dévoilera à cette occasion sa dernière sérigraphie, éditée à l’occasion de sa dernière exposition : I Monochromi non discutono (Les monochromes ne discutent pas) à la librairie/galerie bordelaise La Mauvaise Réputation.
"Qui a dit que la peinture était morte, silencieuse, qu’elle n’avait plus rien à dire ? Parce que, celle de Thierry Lagalla tchatche. Qu’est-ce que la peinture ? Il questionne, il peint par-dessus l’image de la chose réelle, il recouvre, tentant par le palimpseste de la matière picturale, de re érotiser même les choses les plus délicates et les plus morbides de notre culture, comme par exemple la carte postale. Car pour Lagalla pas d’Art sans érotisme !
« Figuration vieille pute, abstraction grosse salope, le retour de l’érotisme dans l’Art ! ».
Poursuivant son idée, il passe de la carte postale à la Nature Morte ce qui l’amène à la question de la Vanité. Tchatche, le peintre peut-il faire des oeuvres d’art qui ne soient pas des Vanités ? Comment la Nature Morte peut-elle restituer le spectaculaire ? Celui que nous retrouvons quotidiennement dans nos boîtes aux lettres, s’étalant sur des papiers glacés dans des livrets publicitaires, sublimes images qui vantent les promotions de la saucisse, du poulet, des crevettes... Bref, Lagalla aime passionnément se confronter à l’histoire des formes et des idées que ce soit à travers la Nature Morte, la Citation, l’Autoportrait, on trouve toujours chez lui l’idée que le peintre peut représenter quelque chose qui apparaît et qui, en même temps, est aussi la négation de la chose dont il est issu. Nous avons ici une profonde affirmation de la puissance de la Représentation, par la transformation de l’image qui s’opère à travers le geste pictural burlesque Lagallien, recouvrement de matière et de sens, on ne peut échapper à l’absurde abscons du spectaculaire qui devant nos yeux ébahis bascule des bras de Thanatos à ceux d’Éros.
Pour sa quatrième exposition à La Mauvaise Réputation, Thierry Lagalla avec « I Monocromi non discutono (les monochromes ne discutent pas) » nous entraine à nous confronter à ce paradoxe continu qui traverse son oeuvre : il y a toujours une situation formelle où se développe une sorte de feinte du concret par laquelle nous entrons, nous les non-artistes, dans l’essentielle réalité de l’art, celle de la création. Quelle aventure !" -Extrait de présentation I Monochromi non discutono La Librairie Mauvaise réputation
Nouveaux Ateliers d’Artistes de Marseille Je préfère être seule qu’avec personne
Dans la préhistoire de NAAM, il y a l’histoire de l’atelier Biskra, famille éclatée suite à la fermeture de ses locaux au Nord de la cité, lancée dans l’aventure de bâtir de nouveaux foyers. Cet atelier s’est semé et replanté en multiples stolons sur le terrain marseillais, comme une sorte de fraisier d’art. Nouveaux Ateliers d’Artistes de Marseille est ainsi une transplantation dans le quartier de la Blancarde, un projet commun d’atelier et d’association d’artistes cultivés par Emilie Lasmartres, Sylvie Réno, Karine Rougier et Frédéric Clavère, rejoint ensuite dans les poussières et peintures de chantier par Jane Antoniotti et Luc Jeand’heur, et enfin par Aya Tateishi, à la suite d’une courte résidence temporaire.
- De g. à d. : K. Rougier, S. Réno, F. Clavère, E. Lasmartres, F. Clavère, A. Tateishi, L. Scoccimaro. - Photo Espace à vendre
A cette liste hybride de sept artistes vient s’ajouter Bertrand Baraudou, que l’on peut considérer comme un élément constitutif de NAAM, par son soutien actif au projet depuis ses racines en décembre 2012 jusqu’à aujourd’hui où l’Espace à vendre en présente la première « salade de fruits », ainsi que les artistes France Cadet et Lionel Scoccimaro, invités à l’occasion de cette exposition collective. Pour répondre à l’invitation du galeriste Bertrand Baraudou d’investir son espace à Nice, nous n’avons pas choisi de nous confronter artificiellement à une thématique programmatique mais de réfléchir l’atelier dans la galerie en tant que lieu commun de notre travail où chacun trouve sa place dans son association et sa proximité avec les autres.
La tradition raconte que l’atelier d’un artiste reflète la nature des oeuvres produites. On peut logiquement se dire que vice-versa, les oeuvres reflètent l’atelier (les ateliers puisqu’en NAAM, ils sont pluriels), l’intimité en moins.
C’est ce que semble évoquer le titre de l’exposition. Le sous-titre et sa poésie surréaliste glissent à l’esprit que cette conception est à première lecture trop simpliste.
Tout est affaire de déplacement et de représentation. Nouveaux Ateliers d’Artistes de Marseille - « Je préfère être seul(e)(s) qu’avec personne » expose une présentation collégiale de quelques éléments fragmentaires de nos pratiques respectives pour offrir en toute simplicité la rencontre de ce qui nous traverse, et montrer une première esquisse de notre figure d’atelier, un premier exercice de maïeutique artistique « naamique » dans lequel ce qui nous rassemble exprime nos idées, nos recherches, nos déviances, nos dialogues, nos histoires, nos visions et nos divergences. Et si NAAM construit la bulle des résidents permanents, il représente aussi un espace de travail ouvert à la rencontre d’autres artistes accueillis temporairement dans ses murs (Mathis Collins, Kathialyn Borissoff, Mathias Isouard...). C’est pourquoi, dans l’esprit dont l’atelier fonctionne en outil-lieu ouvert à d’autres propositions ponctuelles et d’autres résidents passagers, l’exposition convie, en compagnie de ses deux artistes « membres honoraires », deux autres artistes de la « famille Biskra » et de la « NAAM connection » sur Marseille dont nous apprécions le travail, Claire Dantzer et Stéphane Protic. « Je préfère être seul(e)(s) qu’avec personne », ici et maintenant, l’autre histoire écrite de NAAM (celle qui échappe aux bureaucraties) commence ainsi.