OTOBONG NKANGA - When Looking Across the Sea, do you Dream ?
12 juin au 19 septembre 2021
– GALERIE DU PATIO ET DES CYPRÈS
Otobong Nkanga Nkanga (née en 1974 au Nigeria et vivant aujourd’hui à Anvers en Belgique) offre à voir des images qui révèlent une forte puissance d’évocation. Une grande diversité de supports et de matériaux donne forme à des œuvres inspirées de la terre, de ses ressources surexploitées et des récits qui en découlent. Son art se situe au croisement des constructions du temps et des civilisations pour aller au-delà de nos horizons, vers d’autres climats, d’autres économies.
Commissariat : Éric Mangion
L’exposition, la première de cette ampleur en France dédiée à l’artiste, est conçue comme un parcours faussement déstructuré (non chronologique et non thématique) qui se déploie sur 1000 m2 dans l’espace labyrinthique du centre d’art de la Villa Arson. Elle débute par une grande photo produite en papier peint représentant une construction hétéroclite à Curaçao dans les îles Caraïbes (Emptied Remains – Assemblage) et se finit avec la voix de l’artiste qui énonce un texte dans la pénombre (Wetin You Go Do ? Oya Na). Les deux œuvres s’appuient sur les souvenirs de son enfance. La première, par le prisme d’une mémoire visuelle avec ces architectures précaires bâties par la nécessité et que l’on retrouve dans plusieurs pays du Sud, tel le Nigéria où elle a grandi. La seconde, selon une mémoire liée au langage oral que l’artiste continue d’entretenir au fil du temps, préférant parler/dialoguer qu’écrire.
On y croise également d’autres photos (des exploitations minières en Namibie : Emptied Remains), une installation dédiée à la noix de Kola (Contained Measures of Kolanut Tales), des dessins plus ou moins préparatoires, des savons noirs composés de multiples essences et produits par et pour une fondation que l’artiste a créée (Carved to Flow), une sculpture circulaire composée d’acier, de feu, d’eau et d’air (Manifest of Strains), un grand dessin mural réalisé pour l’exposition, ainsi qu’une série de tapisseries qui ponctuent sa production artistique depuis une dizaine d’années.
When Looking Across the Sea, Do You Dream ? est une invitation à regarder au-delà des horizons, au-delà des poncifs et de nous-mêmes, « d’aller au-delà de l’Europe, vers d’autres climats, d’autres économies », comme elle le dit si bien.
Cette exposition s’inscrit dans le cadre d’un projet de collaboration avec le centre d’art contemporain Castello di Rivoli (Italie) qui produit un ensemble de nouvelles œuvres pour une exposition dans ses espaces du 26 septembre au 8 janvier 2022. Un catalogue scientifique commun sera publié aux éditions Skira, avec de nouveaux essais et entretiens, des images des œuvres exposées dans les deux institutions et une riche anthologie de textes multidisciplinaires
JULIE BÉNA - Miles
12 juin au 19 septembre 2021
– GALERIE CARRÉE
Unité de mesure marine et aéronautique, le mile est un espace spatio-temporel qui marque un écart, un déplacement, un voyage... Miles est une exposition de Julie Béna (née en 1982, travaille entre Paris et Prague) qui réunit une trilogie de films Lettres de Prague, et un nouveau groupe de sculptures, Les Aspirants, en une installation unique pour la galerie carrée. Des sculptures métalliques noires surgissent comme de dessins vectoriels à la perspective cavalière « vrillée ». Silhouettes de chevaux, de carriole, d’arbre mort, motifs récurrents des westerns, composent un paysage figé, comme si l’on arrivait après la chute d’une histoire. Les trois films composent un récit autour « du corps et de sa possession. De la récupération constante des corps par d’autres » dit Julie Béna.
Commissariat : Marie de Brugerolle
"L’artiste joue sur les échelles physiques et temporelles pour impliquer une
torsion de nos projections du monde. L’ellipse est autant celle d’un récit dont il nous manque des passages, que d’un film à la narration non linéaire, ou des raccourcis sculpturaux. Une esthétique de la bribe et de la métonymie
se déploie de manière interstitielle, par séquence. Julie Béna joue un « jeu
méchant », qui renverse les règles et suspend la partie, et l’applique en priorité à elle-même, car toute connaissance se construit d’abord contre soi. C’est ainsi que le dispositif met en doute ce qu’il en est de la scène, des coulisses et du hors-champ, par des contre-champs et des ombres portées, d’où le réel surgit, dans son âpreté" écrit Marie de Brugerolle.
En collaboration avec la Jindrich Chalupecky Society (Prague, République Tchèque)
CAMILLE LAPOUGE - more shoes more boots more garlic
L’exposition réunit des œuvres issues du cycle more shoes more boots more garlic au travers duquel l’artiste s’insère dans des territoires et les systèmes économiques qui les transforment.
Sidi Ferruch, concerne le transport d’une petite portion de la mer Méditerranée à la frontière franco-italienne. Honolulu Boreale, repose sur la capacité du commerce à transformer et à déplacer des territoires à grande échelle. Le sabre et le chrysanthème, est une sculpture construite d’après l’histoire du commerce de meubles exotiques. Camille Lapouge (née en 1989) présente ici les traces photographiques et vidéos de ces gestes, accompagnées d’archives de ses interventions.
Œuvres réalisées entre 2016 et 2019 dans le cadre du programme de 3e cycle de la Villa Arson.