Ville francophone située en région wallonne, Charleroi est au centre d’un vaste bassin houiller totalement abandonné. Elle a fait l’objet d’une série de visuels qui interroge la mémoire du lieu à travers des sites fortement connotés qui ont participé et surtout fait la richesse de la région. En opposition à Charleroi se trouve Nieuwpoort, ville côtière et lieu de villégiature située en région flamande. La frénésie immobilière n’a pas épargnée la côte bordée actuellement pas d’énormes
barres d’immeubles gris. En regard avec les friches industrielles, Simone Simon y a capté les ruines d’un camp de vacances, alors réservé au personnel RTT, aujourd’hui Belgacom. Construit dans les années cinquante par Henri Lacoste (1885 /1968), architecte militant belge et figure original de l’art moderne belge, le site a été en parti détruit.
Abandon d’un lieu de villégiature, abandon de sites industriels, ces vestiges signent la fin d’un XX° siècle où la faculté de voyager mais aussi de produire autrement et ailleurs laissent des traces sur le territoire et marquent le passage à un XXI° siècle où la logique économique entraîne de réponses sociales radicales.
Le regard de Simone Simon traverse ces lieux et interroge la nature des événements subits avec un recul exempt de nostalgie pour faire place à des images crues où l’homme, en filigrane, est omniprésent.
A l’occasion de cette exposition, NICOLAS BUISSART présentera son travail de vidéo ainsi qu’une approche d’un Safari urbain niçois dont la forme est encore à définir. Artiste belge vivant à Charleroi, il organise déjà Charleroi Adventure : looking for the unknown (http://www.charleroiadventure.com/ ) où le visiteur part à la découverte du lieu où la mère de Magritte s’est suicidée, la maison de Marc Dutroux, le métro fantôme, la rue la plus déprimante de Belgique, ou encore grimpe au sommet d’un terril et visite une authentique usine désaffectée.