« C’est plus fort que moi
J’aime tout mettre sur le net
Laisser une trace
La vie ne s’arrête jamais »
Cher Ben,
Tu écrivais ces mots il n’y a pas longtemps, mais ta vie s’est arrêtée parce que tu l’as décidé.
Tu ne pouvais pas imaginer vivre sans Annie. La dernière fois que je t’ai interviewé (il y a quelques mois), tu disais que tu ne supportais pas qu’elle s’absente même quelques jours.
Cette dernière nuit a été de trop…
Ce matin tu as décidé de mettre fin à tes jours.
Depuis quelques temps, tu disais que tu étais fatigué, que tu avais du mal à te déplacer, tu perdais la mémoire, mais tu tenais le coup, trois expos importantes étaient prévues, tu allais comme d’habitude assurer.
Dans ton dernier courrier, tu m’as parlé d’une idée de Film à faire. Des idées, tu en avais des centaines, des milliers, tu voulais tout savoir, tout communiquer. L’ego, le tien surtout, s’imposait dans tes discours. Il était déjà dans les centaines de tableaux et les dizaines de milliers d’écritures qui ont fait le tour du monde. Tu as été, tu es exposé dans les meilleurs musées. Le trublion Ben était connu de tous.
Tu étais un poète, tu possédais le sens des mots, des tournures de phrases, des formules qui font mouche et s’imposaient. Tu aurais fait fortune dans la pub, mais c’est l’art qui t’intéressait, l’art et les artistes, même si tu te disais jaloux des plus célèbres, tu les aimais et les défendais.
Derrière les grands hommes, dit-on, il y a toujours une grande femme. Annie a été toujours là. Tu l’as aimée absolument et elle est restée près de toi malgré ton caractère difficile, colérique. Tu étais Injuste envers elle, mais elle voyait au delà des apparences l’enfant inquiet derrière l’artiste tonitruant. Sans l’aide d’Annie, tu n’aurais pas eu ce beau parcours. Elle pansait (pensait) tes plaies et te remettait en route. Femme intelligente, grande lectrice (tu étais jaloux de ses lectures), sage et sincère, tout le monde aimait Annie.
On vous perd tous les deux d’un coup. C’est dur ! Mais il reste tes œuvres, vos œuvres, les films, les mots. On vous pleure. On vous aime. Adieu Annie, adieu Ben
Alain