En 230 œuvres, le visiteur est invité à découvrir le "Réel merveilleux "- nom de cette exposition - du sculpteur suisse dont la philosophie tant artistique que personnelle consistait à voir le "beau" dans les moindres objets du quotidien ainsi que dans les personnes qu’il rencontrait.
Sur les 2 500 mètres carrés du Grimaldi Forum, nous sommes donc invités à cheminer dans l’œuvre de ce créateur majeur du XXème siècle, depuis ses premières années jusqu’à sa disparition en 1966. La présentation est impeccable, fluide, "esthétique", sur un plateau immense qui a permis une construction "sur mesure" pour mettre en valeur les sculptures, les peintures et les dessins, dont certains n’ont encore jamais été présentés.
Issu d’une famille d’artistes - son père est un peintre connu Outre Léman - Giacometti travaillera dès son plus jeune âge en utilisant ses proches comme modèles. Son frère cadet Diego, lui même sculpteur et designer, sera ainsi souvent "portraituré" par son aîné. Ce travail permit à Alberto de faire ses gammes de manière quasi obsessionnelle, reprenant toujours les mêmes sujets, les mêmes thèmes, tout au long de sa carrière, qu’il s’agisse de portraits, de paysages, de "personnages". Il se créa un style, reconnaissable au premier coup d’œil, mettant de la légèreté jusque dans les œuvres les plus graves. Plus tard, comme Diego, son épouse Annette posera souvent pour son mari et sera le principal modèle des sculptures de femmes nues.
L’exposition commence chronologiquement, montre les étapes de la maturation, puis devient thématique avec un retour permanent sur les mêmes sujets. Fragile, le plâtre original de "L’homme qui marche" sur lequel travailla le sculpteur dans son atelier, est l’une des pièces les plus émouvantes de cette exposition.