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Fin de cet événement Avril 2017 - Date du 4 février 2017 au 30 avril 2017

Le Parcours de l’ombre d’Henri Olivier au Musée Chagall

Henri Olivier est artiste et paysagiste. Il vit à Contes, près de Nice. À l’invitation du musée national Marc Chagall, Henri Olivier investit pour quelques mois les espaces intérieurs et extérieurs du musée.

De l’écrin conçu pour abriter les œuvres de Marc Chagall - le bâtiment construit par André Hermant en 1973, entouré des jardins méditerranéens créés par Henri Fisch - l’artiste propose une relecture poétique.

Marqué par le Land art, le minimalisme américain et l’Arte Povera, Henri Olivier développe depuis une vingtaine d’années un travail de sculpture et d’installation qui met en correspondance trois composantes : la sculpture et les objets élaborés qui constituent ses installations - éléments en boiscalciné, néons, miroirs d’eau, containers... ; lecontexte, en prenant en compte l’architectonique des sites autant que leur histoire, leur sens ou leur vocation contemporaine ; les personnes qui s’inscrivent dans ces lieux, en interrogeant les relations qu’elles entretiennent avec leur environnement.

Toujours créées in situ, ses œuvres matérialisent la pensée critique qu’il élabore sur les lieux investis.

Son vocabulaire plastique s’articule autour de notions récurrentes et structurantes pour le regard et la perception : la ligne, l’horizon, l’ombre, le reflet.

L’exposition Parcours de l’ombre est conçue comme une suite d’expériences perceptives subtiles : les cinq installations in situ sont proposées comme autant d’invitations faites au visiteur de prendre le temps de la perception comme un temps de réflexion

© Henri Olivier, ADAGP, Paris 2017 © François Fernandez 2017 Henri Olivier, Synapse II, 2016

Sur les bancs, dessinés et fabriqués par l’artiste, des livrets proposent de découvrir une litanie de phrases contenant le mot « ombre », extraites d’une compilation constituée par Henri Olivier au cours de ses lectures de romans.

Jouant avec l’architecture et le paysage, Henri Olivier interroge les limites entre intérieur et extérieur ; il rétablit des fenêtres dans une pièce aveugle (Fenêtre à Lisbonne, 2016-2017), transpose la ligne d’horizon sur un mur, la recrée dans un écran de végétation (Horizon, 2017), transforme un bassin en miroir (Miroir d’eau, 2003 -2017), fait irradier lumière et son de souches d’oliviers calcinées (Synapses, 2017), nous propose une méditation sur l’âme dans un miroir réflexif (Miror et istas virtutes in anima, 2009-2017).

Fenêtre à Lisbonne présente les jardins de la Fondation Calouste Gulbenkianà Lisbonne, filmés depuis l’intérieur du bâtiment.
Avec ce titre, l’artiste inscrit clairement l’œuvre dans la tradition picturale de nombreux peintres qui ont représenté des fenêtres ouvrant sur un jardin.

En créant cette installation vidéo grandeur nature, Henri Olivier se joue des murs du musée qu’il abolit pour rétablir des ouvertures lumineuses dans une pièce aveugle. Dans ces trois plans-séquences, l‘artiste projette le visiteur dans un jardin dont il capte la réalité - mouvement paresseux des branches mues par le vent et variations infimes de la luminosité naturelle - mais aussi les ombres adoucies sur l’écran moiré du store.

Amoureux des mots, Henri Olivier a très souvent recours à l’écriture dans ses œuvres. Une formule de Saint-Augustin est au cœur de cette installation : Miror et istas virtutes in anima. Écrite en latin, la sentence augustinienne est transcrite en écriture spéculaire - à la manière des écrits inversés de Léonard De Vinci - dans un cercle de néon blanc. Henri Olivier invite le visiteur à se pencher sur un bidon - forme moderne du puits d’où sort la vérité - au fond duquel un miroir noir réfléchissant délivre un message sur l’âme : « J’admire dans une âme toutes ces vertus*. » Saint-Augustin (350-430 apr. J.-C.) in Discours sur le psaume XLI.

Epurées, les formes minimalistes d’Henri Olivier font la part belle à la texture de ses matériaux de prédilection - le bois, le plomb, l’acier, le miroir, le néon - et transforment subtilement les lieux.

À l’extérieur, au cœur des arbres qui bordent la terrasse et masquent le paysage plus lointain, Henri Olivier a restitué la présence de l’horizon en installant une ligne de néon blanc de 28 mètres de longueur (Horizon). À l’inverse, sur les murs intérieurs, Henri Olivier recrée une Ligne d’horizon sous la forme d’un trait de miroir réfléchissant encastré dans des structures en acier corten. Sur les bancs, dessinés et fabriqués par l’artiste, des livrets proposent de découvrir une litanie de phrases contenant le mot « ombre », extraites d’une compilation constituée par Henri Olivier au cours de ses lectures de romans.

Pour cet espace du musée qui donne sur une terrasse très minérale, Henri Olivier propose une installation intitulée L’Ombre de l’olivier qui élargit l’espace intérieur, déjà largement baigné de lumière naturelle, en l’ouvrant vers l’extérieur. Trois grands oliviers installés sur la terrasse scandent les baies vitrées en offrant le spectacle varié de leur branchage dessiné et de leur feuillage scintillant au soleil. Les trois arbres pénètrent aussi l’intérieur du musée en projetant leur ombre portée, ici transcrite par une découpe noire au sol et sur le mur. L’artiste intervient également sur la perception des espaces d’exposition en contrariant les effets de perspective par un mur de plomb (Mur Mur). Dans cette matérialité impassible du plomb, des petites feuilles dessinent en pointillé l’horizon d’un territoire mental.

Les souches d’oliviers calcinées sont un élément récurrent du vocabulaire plastique d’Henri Olivier. L’ensemble de Synapses, montré ici pour la première fois, inclut des segments de néons qui semblent connecter les souches entre elles, tout en produisant un halo lumineux qui se propage sur le mur et se substitue à l’ombre habituellement produite par les volumes.
L’installation Synapse VIII est composée d’une grande synapse d’où émane le son d’une composition musicale concrète W-rain, créée pour l’exposition par Eric Caligaris à l’invitation d’Henri Olivier. Ce jeu de perception vient se prolonger dans le bassin extérieur (Miroir d’eau) dans lequel l’artiste a modifié les effets de transparence de l’eau et la texture de ses abords. Devenu noir et miroitant, le bassin absorbe et renvoie l’image du char de feu d’Elie - la mosaïque de Chagall - ainsi mêlée aux reflets des lumières néons.

Photo de UNE : Henri Olivier, Horizon, 2017 Néon, 28 mètres de longueur Création in situ pour le musée national Marc Chagall, Nice © Henri Olivier © ADAGP, Paris, 2017

Commissaires Anne Dopffer, conservateur général du patrimoine directrice des musées nationaux du XXe siècle des Alpes-Maritimes Johanne Lindskog, conservatrice du patrimoine au musée national Marc Chagall

Artiste(s)

Henri OLIVIER

Henri Olivier est artiste et paysagiste. Il vit et travaille à Contes (06). Né à Alger en 1955 Depuis 1980, son travail est montré dans de nombreuses expositions personnelles et collectives. Titulaire d’un D.N.S.E.P à l’ E.N.A.D de Nice, il a développé parallèlement à sa pratique d’artiste (…)

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