Actuellement fermé au public en raison de la situation sanitaire, le Musée départemental des Arts asiatiques à Nice poursuit sa dynamique avec la préparation de ses futures expositions, des actions de médiation inédites et engage une nouvelle étape dans l’enrichissement de ses collections. La politique d’acquisition des œuvres constitue une des missions fondamentales des musées bénéficiant de l’appellation « Musée de France ». Objectif : compléter la collection du musée afin d’approfondir son discours en direction des publics, réinterroger l’espace muséal par l’introduction de nouvelles pièces, mais aussi permettre une meilleure conservation des pièces exposées.
Charles Ange Ginésy, Président du Département des Alpes-Maritimes :
« Malgré le contexte sanitaire, le Département des Alpes-Maritimes continue à faire vivre ses collections et ses expositions. Le Conseil départemental s’est toujours fortement engagé en faveur de la culture et des arts visuels. Je suis très heureux que la politique d’acquisition des œuvres, plus que jamais nécessaire, soit poursuivie. Ces trois œuvres rares ont été sélectionnées avec soin afin de compléter l’ensemble exceptionnel déjà présent dans le bâtiment créé par Kenzo Tange. Je ne doute pas qu’elles feront le bonheur des visiteurs quand ils pourront de nouveau franchir les portes de ce musée qui leur est cher. Lorsque la situation sanitaire le permettra, il faudra redonner à l’art et la culture toute la place qu’ils méritent. En effet, la Culture, si essentielle, fait partie intégrante de notre histoire. C’est notre devoir de mettre en lumière des œuvres internationales et permettre à un large public de les découvrir. Le Musée des Arts asiatiques, véritable lien vivant avec l’Asie, fait la fierté de notre Département. »
Présentation des 3 pièces
Armure japonaise de type hotoke hatomune ni-mai do :
Datée de la première moitié du XIXe siècle, l’armure porte l’emblème de la famille Hotta, clan qui dirige le domaine de Sakura à la fin de l’époque d’Edo. La pièce a bénéficié d’une très grande qualité de réalisation. Les pièces constitutives sont ornées de luxueuses montures.
Son casque à lamelles en cuir laqué noir à 16 plaques est décoré, sur la partie avant et arrière, de flèches ornementales en alliage de cuivre à 3 étages.
Sa cuirasse est constituée de deux parties amovibles en cuir laqué noir s’attachant au moyen de cordages. La partie avant, dotée d’une arête verticale, forme une "gorge de pigeon" inspirée de la forme occidentale du bréchet.
Cette pièce exceptionnelle vient s’ajouter à la seconde armure japonaise de la collection du musée départemental des arts asiatiques. Cette dernière est techniquement complémentaire de la précédente, acquise en 1998, principalement composée d’éléments textiles.
Masque de théâtre
Réalisé en bois laqué, ce masque est daté du XVIe siècle et représente les traits d’un vieil homme, Kojyô, personnage joué dans le théâtre Nô. Ce type de masque pouvait également être utilisé durant des festivals populaires. Cette pièce s’ajoute au musée départemental des arts asiatiques à un fonds consacré au théâtre Nô. En effet, le musée conserve un ensemble d’estampes, d’objets et de textiles liés au théâtre traditionnel japonais.
Statue bouddhique - Kannon à mille bras
Kannon, le boddhisattva de la compassion, est représenté assis sur un lotus et devant une mandorle ajourée. Sa tête est surmontée de 11 têtes plus petites : 10 sont réparties autour d’un chignon sur laquelle est placée la 11ème. Le bodhisattva est doté de 42 bras. 36 partent du dos et tiennent chacun un attribut différent. Les 6 bras restants se présentent par paires. Une paire fait le geste d’offrande, une autre tient un bol à aumônes dans la position de méditation, ce geste s’appelle « pâtra-mudrâ ». La 3ème paire (partant du dos) présente des attributs : la main droite tient un bâton de pèlerin, tandis que la main gauche tient un trident.
Cette pièce vient compléter la collection de statues bouddhiques conservée au musée départemental des arts asiatiques. Il s’agit de la deuxième statue bouddhique japonaise acquise par le musée depuis 2002. Motif très important de l’art asiatique, Kannon aux mille bras n’était pas encore présent dans la collection du musée, c’est désormais le cas.