Ses œuvres
Les productions de Léon Pape sont marquées d’un profond non conformisme, comme il se plait à le défendre ! Ce qui n’exclut pas des influences historiques de tel ou tel maître qu’il a longuement étudié.
« Tous les impressionnistes me plaisent : Monnet, Manet, Seurat, Gauguin, Lautrec, etc.. J’aime visiter et m’inspirer des œuvres de Picasso, Miro, Matisse, Chagall. Des artistes africains, et notamment sénégalais, comme Jakob Yacouba, Souleymane Keïta, Ousmane Sy, Seyni.
Le premier peintre qui a déclenché en moi la fibre artiste s’appelle Souleymane Keïta. J’avais autour de 10 ans lorsque je découvris ce qui allait compter durant toute mon existence : l’ART. Mais je ne conçois point la peinture sans les arts en général. Ainsi, je suis un grand mélomane. J’aime le Jazz et la musique africaine en particulier. C’est le son du xalam (instrument traditionnel), la voix Yandé Codou, la grande diva de la chanson traditionnelle sénégalaise et les mélodies de l’orchestre Xalam II qui rythment mes coups de pinceau. »
Interview de Léon Pape, janvier 2015
Toutefois, ce sont souvent des coups de colère, de révolte qui ont marqué les différentes périodes de son travail.
Léon Pape ne conçoit pas l’injustice, et cela se ressent vigoureusement dans certaines de ses œuvres.
« Pour moi peindre c’est exprimer simplement ce que l’on ressent. Les moments de joie, de peine, de tristesse, de réussite, d’angoisse etc, tout peut se dire à travers la peinture. Mais généralement ce sont les gens qui jettent un regard sur mes toiles qui me font remarquer, après coup, les sentiments qui m’ont animé au moment où j’exécutais l’œuvre. »
Interview de Léon Pape, janvier 2015
Au delà des ressentis personnels et d’un projet épistémologique, la peinture est avant tout pour cet artiste un combat contre la misère, le racisme d’une part, le développement des pays pauvres et la paix d’autre part.
« Je parle de la peinture comme je parle de la musique. Je parle de la peinture comme je parle de la Gestalt. C’est-à-dire comme un ensemble dynamique où les éléments gardent des caractères personnels mais interagissent. Je pense que la peinture devrait être enseignée dans toutes les écoles pour dire aux enfants et aux futurs leaders de ce monde, qu’il n’existe pas de couleur unique qui tienne sans les autres. Noirs, blancs, jaunes, métisses, gens du nord ou du sud, de l’est ou de l’ouest, musulmans, juifs, chrétiens, hommes femmes, enfants, animaux, arbres, plantes, astres etc, tous nous sommes faits pour interagir. La paix, la cohésion, le développement etc., dépendent de notre capacité à interagir. »
Interview de Léon Pape, janvier 2015
A suivre mercredi prochain suite et fin de la chronique en analysant une de ses oeuvres !