À la recherche de la force intrinsèque de la nature, de son mouvement, de ses tensions et anticipations, il travaille à rendre les facettes de la complexité immanente.
Son territoire : la Méditerranée, la montagne, les barques, les galets avec lesquels il dialogue.
"J’ai interrogé, dit il, la foudre, le vent, la montagne".
Contractant le réel pour en souligner ses articulations ou ses déchirures, ses tableaux constituent un inventaire original de ce qui l’entoure, de la poésie et du temps inscrits dans chaque objet ou dans la matière même des sols.
Il avance par séries, chaque tableau est un fragment, celui d’un tout hypothétique, chacune des œuvres renvoyant aux autres, un travail jusqu’à épuisement d’une inspiration ou qu’une nouvelle s’impose.
Pour lui, comme la musique, la couleur est vibration et doit participer au continuum vibratoire de la nature et évoquer la vie voilée, cachée, invisible.
Dans son atelier-caverne des hauts de Cagnes, il crée des tableaux-reliefs qui sont les reflets sublimés de ce qu’il vit et voit.
Jouant avec les matières, il explore avec son langage plastique les lieux, n’hésitant pas à y faire des emprunts qu’il insère dans ses œuvres : bois d’épaves rejetés sur le rivage, cordages, filets, lièges, etc., dont il sait dégager la vérité.
Sa grande disponibilité, son attention à chaque élément de vie est sensible dans ses œuvres imprégnées de poésie, ("La peinture est une poésie qui se voit". Léonard de Vinci)
De ses peintures reliefs, « Sculpto-peintures » (Pierre Guéguen) aux « Contestations » qui annoncent les barricades de Mai 68, ses « Présents futurs antérieurs », expriment sa sensiblité à la tragédie du monde : « J’ai pleuré la beauté que les impossibles ont chassé pour des rigueurs utiles ».
Ses aphorismes dont certains joliment mis en couleur (qui font l’objet d’un petit livret à part qui accompagne le catalogue), sont d’une grande sensiblité poétique.
« Seul dans le désordre des incommensurables, je me livre à l’appel de l’insolite voyage »... « Ne t’arrête pas en chemin, tu es attendu au delà des saisons ».
Alain Amiel