Après s’être confrontée aux grands formats avec une affection toute particulière
pour le contreplaqué, jouant des aplats de couleurs vives et revendiquant haut et
fort l’influence des maîtres modernes et anciens, bulldozers de l’histoire de l’art
comme elle les nommer, Ingrid Maria Sinibaldi a fait évoluer son travail vers une
forme plus intimiste, optant désormais pour une abstraction plus modeste allant
jusqu à la miniature.
Ingrid joue avec les volumes, les masses, mais cela ne signifie pas qu’elle
abandonne les problématiques qui lui sont propres, liées au rythme, au dynamisme
des compositions, à l’équilibre des masses, à l’impression rétinienne et
émotionnelle, à une certaine forme d’humour et même à de la nervosité parfois et à
la gratitude pour l’héritage reçu : rien de plus classique finalement.
Ingrid fait dans l’excès, sans concession. Les choses sont faites pour être
définitivement grandes ou petites, noires ou blanches, rondes ou angulaires, il n’y a
pas de compromis possible. Et c’est tant mieux.
Mais qu’on ne s’y trompe pas le message est toujours anastatique et après avoir
rempli l’espace de ses pièces monumentales, son travail atteint une maturité
certaine où elle nous redit les mêmes choses en chuchotant avec la même force, la
même énergie, la même jouissance.