Eglé Vismanté est lauréate de cette bourse à l’issue d’une sélection qui mettait en course dix jeunes artistes diplômés en 2016 et 2017 de la Villa Arson, se distinguant par leur pratique de la peinture et du dessin : Simon Berard, Adrien Flores Cutulo, Tom Giamperi, Victor Guti, Tom Jeannin, Baptiste Le Chapelain Trivier, Guangli Liu, Anna Victoria Pacheco et Jonathan Sevin.
Le Francis Bacon MB Art Foundation, unique fondation dédiée au peintre
britannique, conduit parmi ses diverses missions une politique de soutien à de jeunes artistes et a ainsi noué un partenariat avec la Villa Arson, située sur la Côte d’Azur, où Francis Bacon a régulièrement séjourné tout au long de sa vie.
Début 2017, la fondation s’est engagée à attribuer tous les deux ans une bourse à un jeune artiste diplômé de la Villa Arson plaçant la peinture et le dessin au coeur de son projet et de son travail artistique.
Cette bourse comporte principalement une dotation de 10 000 € permettant à cette jeune artiste de se doter de moyens pour développer et concrétiser ses projets artistiques. Ce soutien participe également de la volonté de la Villa Arson d’accompagner ses jeunes diplômés vers une professionnalisation.
Eglé Vismanté est née à Vilnius, Lituanie, elle vit et travaille à Nice.
Elle a obtenu en 2016 son DNSEP (Diplôme National Supérieur d’Expression
Plastique) après des études à l’Ecole nationale supérieure d’art de la Villa Arson.
En s’appuyant sur les faits divers et les figures historiques, elle crée son propre univers formé de narrations diverses, parfois bizarres voire absurdes, proches de la science-fiction.
Sa démarche s’inscrit dans une recherche de coïncidences entre son imagination et l’histoire afin de créer des micro-narrations. Elle s’inspire ainsi de l’idée des hétérotopies - le concept forgé par Michel Foucault - qui les définit comme des espaces concrets hébergeant l’imaginaire.
Le dessin est le médium essentiel dans sa pratique. Il est fréquemment le point de départ de ses autres projets. Ses dessins sont inspirés de l’imagerie scientifique et artistique et de l’histoire technologique, pour aboutir à une étrange utopie. Ceux-ci questionnent notre relation au passé, aux figures d’autorité et à la condition humaine.
Ses dessins, réalisés à la craie ou au crayon sur des supports divers, sont
volontairement effacés au bout d’un certain temps, puis redessinés à nouveau. C’est ce processus d’apparition et de disparition qui l’intéresse tout particulièrement.
Toutes ces traces restantes témoignent de ce processus, pouvant durer des
semaines ou bien des mois.L’acte de dessiner devient ainsi une pratique régulière et quasi performative. Plusieurs fois retravaillées, ces images témoignent de nouvelles histoires à force d’accumulations et d’éléments restants.
Le processus est parfois documenté et peut aboutir en animation stop-motion, témoignant de l’évolution de l’oeuvre.
