Ses "petites combines"
Cet artiste s’inscrit dans la lignée des peintres qui rejettent le symbole, l’imitation, les références : il est "le meilleur" dit-on, et
Gilbert Perlein, alors directeur du musée niçois, déclarait en 2004 que "Chubac n’a peur ni du rouge, ni du jaune, ni du bleu". Dans ces années là, il abandonne personnages, visages et roues de bicyclettes au profit de cette radicalité jaune, cyan, magenta, vermillon, carmin, vert, et orangé. Il nous rappelle par là que la lumière n’est pas blanche, que le blanc est la réunion de toutes les couleurs. Ces œuvres qu’Albert Chubac appelait "mes petits collages, mes petites combines, mon bricolage, mes choses" révèlent la lumière ; et l’air passe au-travers, que les œuvres soient suspendues ou accrochées au mur.
Servie par une démarche austère et épurée, cette impression de simplicité est fausse. Son art se met au service de la joie et c’est, avouons-le, le comble de l’élégance chez un artiste. Albert Chubac restera dans l’ombre de cette lumière.
L’exposition est scénographiée de manière à nous permettre de circuler autour d’une grande pièce ou de traverser une plus petite, un trajet qui ouvre de nouveaux cadres sur d’autres perspectives.
Bien vu ! Les murs sont peints soit en blanc, soit en jaune, soit en vert, on pourrait se croire à l’intérieur d’un jeu d’enfant...
Suisse d’origine, devenu méditerranéen par choix esthétique, les couleurs éclatantes furent déterminantes dans la conception de sa palette. Après avoir
séjourné en Algérie, en Égypte, en Grèce, il s’installa dans le haut du village d’Aspremont à partir de 1955. Il se lia d’amitié avec Martial Raysse, Claude Gilli, Ben, Alocco, Venet. Il est l’une des figures principales de l’École de Nice, qui s’exporte au Japon, aux États-Unis, à Taïwan, en Corée...
Jusqu’au 29 septembre
Le Mamac lui avait consacré une exposition en 2004 et la galerie des Ponchettes une autre à la charnière de l’année 2013/2014. Il est présenté une nouvelle fois jusqu’au 29 septembre au dernier étage du bâtiment, juste avant d’aller se promener sur les toits...
Si l’étourdissante traversée de l’exposition "Le Diable au Corps" consacrée à l’Op Art, vous a électrisé, cette visite vous procurera un apaisement et le
repos de l’âme.