Adapté librement de la bande dessinée "Le bleu est une couleur chaude" de Julie Maroh,
"La Vie d’Adèle - chapitre 1 et 2" suit la naissance et l’évolution d’un amour nourrit de passion, entre les deux personnages d’Adèle et d’Emma.
Abdellatif Kechiche, filme en gros plan, les mouvements, les détails, les visages, les expressions, les sensations y sont décortiquées, mises à nues, et s’exposent pour essentielles.
Cela rythme le film et dépeint avec précision chaque souffle, chaque sentiment, chaque émotion.
Il y a quelque chose de captivant, qui est porté par le jeu magistral de Adèle (Adèle Exarchopoulos) et d’Emma (Léa Seydoux). Ces actrices vont au bout de leur passion et tiennent superbement leur rôle, ça joue juste, c’est fort, c’est à n’en pas douter des prétendantes au prix d’interprétation féminine.
Bien que Kechiche s’en défende, l’on ne peut s’enlever de l’idée que l’on porte l’actualité, celle qui évoque l’homosexualité et le mariage pour tous, le réalisateur exprimant cependant qu’il dépeint seulement une histoire d’amour, que c’était la son seul souhait, et en cela c’est gagné.
Le film qui est présenté au festival dure 3 heures, les scènes notamment de l’intimité des deux protagonistes sont aussi crues, libres, et passionnées, qu’intenses, qu’il parait difficile que la même copie sorte en salle sans une interdiction pour le jeune public.
Pourtant cela n’est jamais vulgaire ou indécent cela relève du génie de Kechiche, un film qui marquera sans aucun doute toute une génération, celle de la liberté d’aimer et de pouvoir revendiquer sa diversité comme une normalité.
Un film comme un espoir que l’amour existe, un film comme un regard sur les différences qui s’estompent, un film comme un message que le cinéma peut encore nous étonner, nous émouvoir, et nous sensibiliser.
Félicitations M Kechiche, il se pourrait bien que l’on vous retrouve avec "La vie d’Adèle" sur la plus haute marche du podium.