| Retour

Nos villages : Coaraze sous le soleil de l’art

Classé parmi les 100 plus beaux villages de France, le village perché de Coaraze a gardé une envoûtante atmosphère médiévale.

Et s’il est connu aujourd’hui comme "le village du soleil", ce n’est pas uniquement pour son ensoleillement optimum, mais grâce à la volonté de Paul Mari d’Antoine, un natif du pays féru de poésie.
Elu maire en 1953, on lui doit les Rencontres Poétiques de Provence présidées par Jean Cocteau qui réunissaient chaque année au village 200 poètes jusqu’en 1970. D’abord éditeur à Coaraze, puis à Paris, Paul Mari mena "une vie de châtelain désabusé". Il a publié à ce jour douze recueils de poèmes.

Le village de Coaraze
Photo FCanarelli

De retour au pays depuis 2005, il n’eut de cesse de faire revivre son projet de "douze cadrans solaires qui seraient des oeuvres d’art", dont il avait eu l’idée avec ses amis Jean Cocteau et Gilbert Valentin (céramiste célèbre de Vallauris). Les premiers cadrans avaient été installés en avril 1961 sur la façade de la mairie : parmi eux, celui de Cocteau intitulé "Les lézards" - le lézard étant l’ emblème des armoiries de Coaraze. Jusqu’à tout récemment, on en comptait six, les autres étant signés Gilbert Valentin. Mona Cristie, Georges Douking, Henri Bernard Goetz, Ponce de Léon.
Ayant repris son bâton de pèlerin, Paul Mari sut convaincre le maire actuel Michel Péglion de poursuivre le projet, et participa en personne au choix des artistes.

"Lou temps passa, passa lou Ben"

pour l’un, silhouette de Venus pour l’autre ; Ben et Sosno choisirent tous deux de faire un dessin, qui a été reproduit sur céramique par un professionnel.

Les cadrans de Ben et Sosno

Posé sur le mur de l’école, le cadran de Patrick Moya, raconte avec humour "la vie d’un artiste méditerranéen". Il a réalisé son dessin au studio Ernan d’Albisola (ville historique de la céramique italienne) puis modelé deux personnages en cire perdue pour obtenir un bronze qu’il a peint.

Le cadran réalisé par Moya

Décidément voué aux arts plastiques, Coaraze peut se flatter d’avoir été un des haut-lieux du mouvement artistique Supports/Surfaces. Durant l’été 1969, Claude Viallat, Daniel Dezeuze, Bernard Pagès et Patrick Saytour choisissent ce petit village éloigné des circuits parisiens pour exposer leurs travaux en plein air : « Dezeuze peignait des châssis sans toile, moi je peignais des toiles sans châssis et Saytour l’image du châssis sur la toile » racontera le Nîmois Claude Viallat. Une exposition qui est restée dans les annales de l’histoire de l’art, malgré l’existence éphémère du mouvement, dissous en 1974 pour dissensions politiques.
Enfin, Coaraze est également le siège depuis 1995 de la maison d’édition l’Amourier, créée par Jean Princivalle, un ancien ébéniste, pour éditer des livres d’artistes et ouvrages de bibliophilie (35 titres parus à ce jour).

A voir : Le cadran solaire de Patrick Moya sur le mur de l’école. Ceux de Ben et de Sacha Sosno sur le parvis de l’église. Prévus pour début mars, sur le mur de la mairie, ceux de Fabienne Barre photographe d’Aix en Provence et Henri Maccheroni, artiste plasticien, place du Portal.

Artiste(s)