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Cédric Teisseire, du geste minimum (4/4)

Qu’est ce que la Station ?

La Station a été créée en 1996 par trois artistes issus de la Villa Arson, dont Cédric Teisseire. Leur but était « de défendre les arts dans leur forme la plus contemporaine ». A l’origine, cette association d’artistes s’est installée dans les murs d’une ancienne et belle station-service désaffectée, située au 26 boulevard Gambetta à Nice, d’où son nom.
La Station était pour eux une réponse pour apporter une « valeur ajoutée à un panorama culturel existant ». A l’époque, nombre de galeries avaient quitté Nice pour Paris, qui dès lors manquait de lieux d’exposition pour les jeunes artistes.

Le projet initial était de faire une simple exposition temporaire. Aux vues des surfaces utilisables, un lieu d’accueil, des ateliers, furent envisagés puis installés pour faciliter la création contemporaine et les présentations.

Marc Chevalier-Ingrid Luche, Exposition : Starter, La Station, 1996
DR

Lors de l’exposition inaugurale avec
Barnaba Enzo | BP | Broccolichi Pascal | Chatelain Jean-Marie | Chevalier Marc | Cussol Béatrice | Cuttaïa Jean-Robert | Lavier Bertrand | Luche Ingrid | Mayaux Philippe | Perrin Philippe | Pinaud Pascal | Ramette Philippe | Serralongue Bruno | Silverthorne Jeanne | Steiner Stéphane | Teisseire Cédric |

« […] La Station, structure associative installée à Nice depuis 1996 a toujours organisé des expositions basées non sur une directive curatoriale mais sur une rencontre des pratiques, et ce, essentiellement parce qu’il s’agit d’une association regroupant des artistes. Il n’y a pas de concept qui artificiellement lierait des objets pour construire du discours. Mais il y a un désir de mettre en place un espace de possibilités, de bâtir un lieu, précisément l’espace d’exposition, où dire la contradiction et la complexité. Cela ne formulant pas un concept, cela peut cependant s’apparaître comme tel puisqu’il s’agit également, de prendre le contre-pied de la pratique curatoriale qui réunît pour travestir. Ce n’est ni le français, commissaire, ni l’anglais, curateur, qui définissent cette activité qui relève du désir de déplacer et de l’envie de voir. Le désir doit ici se comprendre comme la dynamo qui accompagne le mouvement des activités, un désir que l’on ne peut confondre avec l’expression du manque, bien plutôt désir productif qui déplace d’un point à l’autre. La notion de « travail » est si nuisible dans la mise en ordre politico-écconomique qu’elle contamine le vocabulaire de l’art même. Pourtant, si l’on s’en retourne au W, la notion physique de Travail (Work), comme mesure du déplacement d’un objet, on arrive très exactement à la question de ce que c’est que d’organiser une exposition, le désir de déplacer des objets et de mesurer ce qu’il advient lorsqu’ils se trouvent dans un même espace à un même moment[…] »

Jean-Baptiste Ganne. Extrait in cat. « El albergue holandèse »
Exposition, 2006

Depuis septembre 2009, après plusieurs déménagements, la Station loge dans les anciens abattoirs de Nice, près du Chantier 109. Et aussitôt, elle entreprend de travailler sur le quartier ; des travaux sont conduits avec les enfants des écoles. Parallèlement, elle continue ainsi à montrer ce qui se fait dans cette ville de Nice, dans le but de contribuer au développement, à la promotion et à la diffusion de l’art contemporain local.

écotone, Exposition inaugurale de La Station, dans la halle sud du Chantier 109
(2 octobre 2009 - 5 décembre 2009)

« L’écotone est ce secteur de transition entre deux communautés écologiques adjacentes, sorte d’espace commun au sauvage et au domestique. Le terme vient des mots grecs oikos (maison / milieu de vie) et tonos (tonalité / tension), un endroit donc où les écologies sont dans la tension. Trivialement, c’est par exemple le lieu où le randonneur égaré se retrouve face au cougar affamé. C’est aussi la limite de transition entre deux écosystèmes différents, l’endroit où les végétations se mêlent dans la tension ; un espace qui va à l’encontre de la simplification du système de classification. C’est une zone de tensions, de frontières organiques et animales, colonisée donc par des espèces végétales ou animales ubiquistes.
Cette exposition sera construite autour, d’une part d’une proposition de Michaël Dans, artiste belge de 37 ans, dessinateur, sculpteur, parfois moqueur et d’autre part d’une exposition collective mêlant des artistes d’âges et de notoriétés différentes, dans une grande galerie d’histoire naturelle et d’histoires pas si naturelles. L’ensemble de cette exposition sera “chapeautée” par la figure de Joseph Beuys dont nous diffuserons le soir du vernissage, le film de Helmut Wietz documentant la performance de 1974, I Like America and America Likes Me, face à face entre l’artiste et le coyote.

 Une exposition monographique de Michaël Dans. Il est né en 1971 en Wallonie, à Verviers, il a vécu ici ou là, à Verviers longtemps, à Amsterdam, à Berlin, à Bruxelles et aujourd’hui à Anvers. Le dessin à l’encre de chine, en grand et parfois très grand formats, est le cœur de sa pratique, mais il s’amuse également de la photographie et de la sculpture. Dans la tradition moqueuse des artistes wallons, Broodthaers ou Lizène, il se joue en grand ironique des représentations parfois enfantines qui l’inspirent et auxquelles il tord le cou, comme pour en montrer le derrière, pas toujours très propre.

 Une exposition collective avec Pascal Bernier, Valère Costes, Geoffrey Cottenceau / Romain Rousset, Noël Dolla, Èrik Dietman, Karim Ghelloussi, Michel François, Lina Jabbour, Laurent Le Deunff, Sonia Lévy, Ingrid Luche, Zora Mann, Géraldine Pastor-Lloret, Bruno Pelassy, Alexandra Pellissier, Tony Regazzoni, Peter Rösel

 Une projection de la performance de Joseph Beuys filmée par Helmut Weitz, I Like America and America Likes Me, lors du vernissage

 Une installation de Matthieu Clainchard, Antimatière / avenue Thiers en extérieur suite à sa résidence à la Villa Arson au printemps 2009 »

Présentation de l’exposition écotone, La Station, 2010

Pour ne pas s’enfermer, les promoteurs de la Station cherchent par ailleurs à attirer d’autres pratiques très contemporaines et de jeunes artistes étrangers. Actuellement à La Station, Kristof Kintera, un artiste tchèque né à Praque en 1973, expose jusqu’au 15 septembre 2012 sur la totalité de l’espace d’exposition, soit 350 mètres carrés. Seize œuvres sont présentées ; certaines sont bien connues, comme My light is your light (2008), une sorte de chandelier monstrueux composé de lampes urbaines, d’autres totalement inconnues en France.
L’œuvre clé de l’exposition est Bad News (2011).

Kristof Kintera, Bad news, 2011
DR

« Elle représente un diable qui, la tête appuyée sur une batterie, réagit à l’écoute d’une radio diffusant des annonces de catastrophes, des discours de dictateurs, et de la musique Métal en tapant comme un forcené sur l’instrument. »

Contacts :

La Station Halle sud du chantier Sang neuf,
89 route de Turin, 06300 Nice
04 93 56 99 57
[email protected]

Site :

www.lastation.org

Liste chronologique des expositions :

www.lastation.org/expositions-art-contemporain/liste-chronologique

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