Comme cela a été évoqué dans le chapitre 53 qui annonçait l’exposition MADI à la Nattavaara Akademin de Sarvisvaara (Suède), celle-ci consistait en un hommage à Georges Vantongerloo rendu par les artistes MADI Carmelo Arden Quin bien sûr, mais aussi Bolivar (Uruguay), Bonies (Hollande), Bourmaud (France), Castro (Argentine), Hasegawa (Japon), Joüet (France), Mascia (Italie), Nem’s (Hongrie), Prade (France), Ridell (Suède), Strack (Suisse), Zangara (Italie) … et également en une exposition « Noir et blanc » avec Dominique Binet (France), Jean Branchet (France), Elisabetta Cornolo (Italie), Franco Cortese (Italie), János Fajó (Hongrie), Mirella Forlivesi (Italie), Reale Franco Frangi (ltalie), Joël Froment (France), Aldo Fulchignoni (Italie), João Carlos Galvao (Brésil), Istvan Haasz (Hongrie), Yumiko Kimura (Japon), Antonia Lambelé (Belgique), Gino Luggi (ltalie), Enea Mancino (Italie), Renato Milo (Italie).
Dans le catalogue (édité par la Galerie Aller Simple de Catherine Topall et Alain Clavier, avec la participation de Erling Johansson, May Olsen, Torsten Ridell, Catherine Topall, Gaël Bourmaud, Paola Silvia Ubiali et Sofia Arden Quin, graphisme : Elodie Brondoni), l’exposition était ainsi annoncée :
« Hommage à Vantongerloo par Madi. La Nattavaara Akademin a invité Madi à exposer au mois d’août 2012 au nord de la Suède, à Sarvisvaara, petit village proche du Cercle Polaire. En y réfléchissant, l’idée d’un hommage à l’artiste franco-belge Georges Vantongerloo s’est imposée.
Pionnier dans l’art abstrait et surtout dans l’art concret, il rejoint après la 1ère guerre mondiale le groupe De Stijl en Hollande. Il le quitte en 1920, suite à un désaccord avec Van Doesburg et s’installe en France jusqu’à sa mort en 1965.
Vantongerloo, Michel Seuphor et Torres Garcia créent en 1930 le groupe Cercle et Carré qui devient un an plus tard le groupe Abstraction-Création.
En 1946, dans la mouvance de ces artistes, est fondé le Salon Réalités Nouvelles, association loi 1901, dont le but est, aujourd’hui encore, de promouvoir l’art abstrait.
Parmi les premiers à introduire les mathématiques dans la création, Vantongerloo a beaucoup travaillé avec la géométrie, la physique et a conduit des recherches sur les proportions spatiales en les appliquant à des constructions sphériques.
Grâce à son ami le peintre suédois Gert Marcus, il entreprend en 1960 un voyage dans le nord de la Scandinavie durant lequel il a pu assister à l’aurore boréale, rencontre qui marqua fortement ses derniers travaux.
Pour sa part, Carmelo Arden Quin lançait en 1946 à Buenos Aires le mouvement Madi dont le manifeste appelait à se libérer de la contrainte du cadre et de l’orthogonalité et invitait à visiter la polygonalité, les co-planals et autres ressources géométriques et spatiales.
Vantongerloo et Arden Quin s’étaient croisés à Paris dans les années 1950.
Pour en quelque sorte renouveler cette rencontre, sont donc présentés en parallèle, d’une part, un hommage à Vantongerloo par dix artistes géométriques, d’autre part l’exposition madi « Noir et Blanc », initiée sur la suggestion de Carmelo Arden Quin en 2007 et présentée en plusieurs occasions en France et en Italie ».
Commissaire d’exposition : Torsten Ridell
Rappelons que Torsten Ridell a rencontré MADI en voyant des œuvres de Eric Lennarth lors de l’une de ses expositions à Malmö en 1965 sous l’angle d’une expression artistique directe et efficace, libérée du cadre orthogonal, ce qui allait dans le sens de sa propre recherche. Mais c’est grâce à une rencontre avec Carmelo Arden Quin à la galerie Quincampoix (Paris), et un échange sur le travail de Eric Lennarth, que le mouvement MADI a pris forme en lui. Le concept fondamental étant la polygonalité. Elargissant sa palette d’art construit, son œuvre a pris une nouvelle dimension, qui était : MADI.
Carmelo Arden Quin et le « Noir et blanc »
La rencontre Carmelo Arden Quin/Georges Vantongerloo sous le signe du blanc a été développée dans le chapitre 53. Mais le thème de ce « Noir et blanc » présenté à la Nattavaara Akademin de Sarvisvaara prend aussi sa source dans le parcours de Carmelo Arden Quin.
– On le repère pour la première fois en 1985 (11 septembre-20 février) lorsque Carmelo participe à une exposition « Noir et blanc » au Musée de Pontoise, avant d’avoir dans le même lieu une exposition personnelle en 1989, en collaboration avec la Galerie Alexandre de la Salle.
– En 1992 (10 septembre-31 octobre), Carmelo Arden Quin participe à l’exposition « Noire et Blanche » à la Galerie Franka Berndt (Paris) en compagnie de Aymé, Cafone, Leppien, Mennson, Sunagawa
– En 1993 (9 novembre-11 décembre) c’est « Arden Quin Noir et Blanc, Peinture-Dessin 1980-1993 » à la Galerie Charles de Rose, Paris
– Du 1er juin au 1er juillet 2007 : « Blanc et Noir Madi » au Centre d’Art Géométrique Orion (Paris), siège du Mouvement MADI International, dirigé par Catherine Topall
– En 2007 (5-26 mai) « MADI noir et blanc » avec les madistes italiens au Centre Culturel de l’Arsenal à Maubeuge. Cette exposition est relatée dans la Newsletter de mai, Michaël Picoron y donne des nouvelles d’Arden Quin et de Bolivar sous le titre :
Rencontre : Carmelo Arden Quin/ Bolivar à Savigny/Orge les 21 et 22 janvier 2007
« Extraordinaire Capharnaüm, maison -atelier pour reprendre l’expression de Bolivar, voilà ce qui se dégage dès le couloir d’entrée de la maison de Savigny / Orge. Pas un espace qui ne soit dédié à l’accrochage ou au stockage d’œuvres de ces deux grands Messieurs du Mouvement MADI.
Ce joyeux bazar, que j’ai eu la chance de découvrir guidé en cela par Bolivar, est empreint de l’esprit Madi, de toute l’histoire de ce mouvement en perpétuelle recherche, riche de 60 années d’existence. Un lit de fortune dans une salle où les œuvres sont en transit, prêtes à partir pour l’Argentine, voilà pour l’ambiance de cette rencontre tant attendue.
Et puis quel enthousiasme ! À presque 94 ans, Carmelo Arden Quin semble toujours aussi pas-sionné, ouvert à la discussion, regardant vers l’avenir, c’est un homme hors du commun, loin de nos préoccupations quotidiennes, et d’une grande gentillesse.
Bolivar travaille à de nouveaux objets Madi, des jouets, il expérimente, il construit, découpe, assemble, peint, avec cet incroyable sens des couleurs, cette richesse qui lui vient de ses origines charrùas.
Voilà pour ce premier contact, faisant déjà partie des souvenirs heureux. Une rencontre amicale, permettant d’entamer un travail de fond cohérent, adapté aux souhaits des artistes et à nos aspirations concernant le devenir de la collection ».
– En 2008 (17 janvier-2 avril), dans l’exposition « Mouvement MADI International Buenos Aires 1946- Paris 2008 » à la Maison de l’Amérique Latine (Paris), une salle est réservée au « Noir et Blanc » et Catherine Topall évoquera ce fait dans le catalogue de l’exposition « Noir et blanc MADI » à la GALLERIA MAReLIA (Bergamo).
– En 2008 (18 décembre-7 juin), c’est « MADI noir et blanc et trois sculpteurs, Coadou, Saint-Cricq, Thomen » à la Mairie du XXe arrondissement (Paris)
A suivre...